Pourquoi les banques italiennes inquiètent-elles ?
Pendant
trois jours, de lundi 18 janvier à mercredi 20 janvier, un vent de
panique a soufflé sur les valeurs bancaires italiennes, entraînant une
baisse plus qu’inquiétante. En première ligne dans la tourmente, la
Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), la plus vieille banque du monde –
elle a été créée en 1472 –, a ainsi dévissé de 18 % mercredi après une
dégringolade cumulée de 30 % les deux jours précédents.
Plusieurs
autres banques ont également connu des baisses significatives comme
Banca Carige (11 %), Banco Popolare (6 %) et UniCredit (4,5 %),
conséquence de la forte défiance des marchés.
Face
à la tempête boursière, les dirigeants italiens et européens ont
multiplié les propos rassurants. Le président du Conseil, Matteo Renzi,
réaffirmait, le 21 janvier encore que le système bancaire italien était «
plus solide » que ne le pensaient les investisseurs.
«
Je ne vois pas le risque d’une crise bancaire majeure en Italie »,
insistait de son côté Jean-Claude Juncker, président de la Commission
européenne. Une convergence affichée qui a fini par payer puisque le
marché se reprenait, jeudi matin, le cours de la BMPS s’envolant même de
plus de 44 %.
> A lire : La BMPS, en première ligne dans la panique bancaire italienne
Mais
cette retombée de fièvre pourrait n’être que provisoire « L’affolement
des marchés n’est que le symptôme amplifié d’un problème plus profond et
ancien. Lors des stress tests effectués en octobre 2014 par la Banque
centrale européenne pour évaluer la solidité des banques en cas de choc
économique, douze banques italiennes présentaient déjà des signes de
fragilité », souligne Paola Garzon, économiste à l’institut
COE-Rexecode.
Comment expliquer la fragilité du système ?
Deux
raisons principales sont avancées par les analystes. La première tient à
l’émiettement d’un secteur qui tarde à se restructurer. Contrairement à
la France, où le paysage bancaire est dominé par quatre mastodontes –
BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole et BPCE –, l’Italie ne
compte que deux grandes banques – Intesa Sanpaolo et UniCredit – et plus
de 700 établissements de taille moyenne dont les coûts de
fonctionnement pèsent sur la rentabilité.
En
janvier 2015, le gouvernement Renzi a tenté d’apporter une solution à
ce problème en incitant les banques coopératives à se rapprocher, mais
celles-ci traînent des pieds.
> A relire aussi : Rome et l’UE tentent de rassurer sur les banques italiennes
«
L’autre explication tient au niveau de créances douteuses détenues par
les banques italiennes », ajoute Paula Garzon. Depuis la crise de 2008,
les PME qui font la richesse de l’Italie connaissent en effet des
difficultés et peinent à rembourser les prêts qu’elles ont contractés à
l’échéance prévue.
Résultat
: « Le montant de créances non recouvrées par les banques a explosé,
passant de 10 % de leur bilan en 2009 à 28 % aujourd’hui », poursuit
Paula Garzon. Un triste record qui limite d’autant leur capacité à
financer l’activité, entraînant l’économie italienne dans une sorte de
cercle vicieux.
Quelles solutions à l’horizon ?
Pour
en sortir, la solution la plus couramment préconisée par les financiers
est de recourir à une « bad bank ». Une solution à laquelle s’est
rallié le gouvernement italien qui en négocie actuellement les termes
avec la Commission européenne. « Il s’agit de créer une sorte de
structure de défaisance, une entité autonome qui rachèterait, après
décote, les créances douteuses des banques de manière à assainir leur
bilan », explique Laurent Quignon, économiste à BNP Paribas.
Cette
manière de remettre les comptes à zéro n’est pas sans poser de
problème. Pour qu’une telle structure soit viable, il faudra engager
d’une manière ou d’une autre la garantie de l’État italien, autrement
dit mettre des fonds publics au secours de banques privées.
Ce
qui suppose obtenir l’accord de la Commission européenne toujours très
attentive à ce que les règles de concurrence ne soient pas faussées par
des aides publiques dissimulées.
Antoine D’abbundo
Cet article de La croix http://www.la-croix.com/Economie/Une-bad-bank-au-secours-du-systeme-bancaire-italien-2016-01-21-1200732907 me rassure dans le fait que les craintes actuelles sont exagérées
1/
La BCE ne peut se permettre une crise bancaire en Europe donc la bad
bank Italienne sera acceptée par la commission européenne et la BCE
2/
La transformation de la structure capitalistique d’ACA devrait être
tracée en mars 2016 et pourrait soutenir fortement le cours de bourse
Je suis acheteur d’ACA au cours actuel pour jouer un rebond court terme et viser un objectif moyen terme de 11 euros